Ce colloque est organisé à Brest par les laboratoires : Centre François Viète, Epistémologie, Histoire des sciences et des techniques (CFV-UBO EA 1161) & Archéologie et Philologie d'Orient et d'Occident (AOROC, CNRS-ENS Paris) dans le cadre d'un projet labellisé par la MSH Bretagne.
L’étude des décors de murs et de pavements, développée essentiellement en Italie depuis la fin du XIX s., s’est considérablement accrue ces dernières décennies : les fouilles entreprises dans tout l’Empire romain, en élargissant l’espace géographique et chronologique, ont enrichi la documentation disponible sur les modalités décoratives (stucs, peintures, mosaïques, placages) des sols, des murs, des plafonds, dans les édifices privés, publics, religieux, païens et chrétiens, qu’ils soient modestes ou fastueux.
Grâce à l’abondance des vestiges, la réflexion s’affine sur les techniques, les métiers, les goûts des commanditaires, les modes esthétiques, et, parallèlement, il devient moins hasardeux de théoriser les significations et les symbolismes des décors, leur ancrage dans les mentalités. Interpréter le sens social, culturel, politique, religieux, idéologique du décor domestique ou public, prendre en compte le décor global d’une pièce, voire d’une maison tout entière, et non plus le seul tableau central, isolé de son contexte, telles sont les exigences auxquelles les chercheurs sont confrontés.
Dans cette visée, textes et documents matériels font l’objet d’échanges constants, de nouvelles données archéologiques venant éclairer des documents écrits ou susciter des réexamens et vice versa. Or, outre les éditions de textes originaux (principalement la CUF), les outils à disposition des chercheurs se résument essentiellement au recueil des Textes grecs et latins relatifs à l’histoire de la peinture ancienne, Recueil Milliet, réunis et annotés par A. Reinach en 1921, réédité en 1985 (éditions Macula, Paris), héritier de l’ouvrage de J. Overbeck, Die antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Ku?nste bei der Griechen, publié à Leipzig 1868, et orienté principalement vers l’histoire de l’art grec et de la peinture romaine des débuts de l’Empire. Il va de soi que la vision de la peinture antique au travers des grands maîtres ne correspond aucunement à la réalité des vestiges de revêtements décoratifs intrinsèquement liés à l’architecture et produits par des équipes d’artisans anonymes. Dans le Recueil Milliet, Adolphe Reinach avait complété l’ouvrage d’Overbeck en insérant des passages techniques de Vitruve (De architectura) et de Pline (nat. 35) sur la composition des mortiers, la nature des pigments, les modes de décoration adaptés à certains types de pièces, passages qui trouvent un écho plus ou moins précis dans les décors conservés.
Toutefois de nombreuses questions restent posées. Les unes tiennent au fréquent manque d’adéquation entre les textes et les vestiges. Est-il toujours pertinent de recourir aux préceptes vitruviens pour caractériser des décors de l’Antiquité tardive ? Comment évaluer les évolutions chronologiques et stylistique d’une part, et la répétition régulière des mêmes références artistiques dans la littérature d’autre part ? D’autres interrogations touchent aux mutations spirituelles ; Térence et Augustin invoquent l’influence de scènes mythologiques peintes sur un jeune esprit : mais quelle est la réflexion menée par les chrétiens sur l’héritage païen en matière de décor? Quels contenus nouveaux apportent-il ? Quelles réflexions engagent les penseurs de l’Antiquité tardive, de langue grecque ou de langue latine, sur les oeuvres contemporaines, sur celles de leur passé ? Que révèlent les allusions aux techniques de décor, les réflexions sur l’esthétique, sur la représentation ? Quel sens donnent-ils à leurs décors ? Quelle est la part de la continuité, des innovations, des déshérences ? Citons, par exemple, la perpétuation des coutumes gentilices, que manifestent la geste personnelle représentée sur les parois de son péristyle par l’affranchi Trimalchion à la fin du Ier s. ap. J.-C., celle de l’ancêtre de Paulinus Pontius sur les murs du Burgus aux bords de la Gironde au IVe s. ap. J.-C., décrit quelques décennies plus tard par Sidoine Apollinaire.
Une perspective diachronique s’impose donc, et le recours aux textes tardifs, quasi-absents des recueils anciens, ne peut qu’enrichir la réflexion. Les traductions manquent parfois, sont anciennes ou peu satisfaisantes et doivent être revues. En croisant leurs regards et leurs compétences, philologues, archéologues et historiens revisitent, lors de ce colloque, un très vaste corpus gréco-latin.
Modératrice : Delphine LAURITZEN
13h 30 > Accueil des participants
Durée des contributions : 45 mn et 15mn d’échange
14h -15h
15h-16h
16h-17h
Modératrice : Nicole BLANC
9h 15 - 10h 15
10h 15 - 11h 15
11h 15 - 12h 15
Déjeuner
Modératrice : Hélène ERISTOV
13h 30 - 14h 30
14h 30 - 15h 30
Pause
Modératrice : Marie-Thérèse CAM
15h 45 - 16h 45
16h 45 - 17h 45
9h 15 - 10h 30
11h - 12h 30
Conclusions
Du vendredi 23 au dimanche 25 mai
Salles B122 & 124
UFR Lettres
20 rue Duquesne, Brest
Accès libre