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colloques, séminaires, expositions...

Pour introduire :
le Manifeste anthropophage
d’Oswald de Andrade

Arts et création
Séminaire
Projet ECCO AMLAT

Cette séance d'introduction sera présentée par Laurence Corbel.

Le manifeste d’Oswald de Andrade apparaît, par sa valeur critique, comme un texte fondateur du paradigme de l’anthropophagie culturelle qui a profondément marqué l’histoire de la culture au Brésil. On montrera comment la revendication du principe de dévoration esthétique irrigue des formes de résistances artistiques et politiques ainsi qu’une tradition de pensée anthropophage à travers certaines lectures qui en ont été proposées dans le champ de la littérature (Haroldo De Campos) et dans celui de la philosophie (Suely Rolnik, Eduardo Viveiros de Castro).

Laurence Corbel est maître de conférences en Esthétique et Philosophie de l'art à l'université de Rennes 2 et membre de l'équipe Pratiques et Théories de l'art contemporain. Ses recherches consacrées aux écrits d'artistes dans toutes leurs dimensions (théoriques, critiques, fictionnelles) s'étendent désormais aux formes orales des discours d'artistes ainsi qu'aux transferts et interactions entre les arts visuels, la littérature et les champs de la philosophie, des sciences humaines et sociales. Elle a notamment publié Le discours de l'art. Ecrits d'artistes (1960-1980) aux Presses universitaires de Rennes (2012) et co-dirigé avec Agnès Lontrade La critique : art et pratique, Presses Universitaires du Midi (2016). Elle est responsable scientifique du programme de recherche dans le cadre du programme de recherche
 « Écritures et paroles d’artistes : contributions aux scènes artistiques contemporaines d’Amérique latine »

Le séminaire « Politiques de la résistance : tactiques et stratégies artistiques en Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Mexique) » est conçu et organisé par Laurence Corbel
 dans le cadre du programme de recherche
 ECCO AMLAT : « Écritures et paroles d’artistes : contributions aux scènes artistiques contemporaines d’Amérique latine ». Il prévoit de croiser les points de vue de chercheurs issus des champs de l’histoire et de la philosophie de l’art, d’artistes et de commissaires d’exposition. Il sera organisé autour de différents axes :
  • L’anthropophagie ou l’émergence d’un paradigme culturel en devenir
En se donnant pour point de départ le Manifeste anthropophage d’Oswald de Andrade publié en 1928, on se propose de travailler autour de l’héritage de ce manifeste tel qu’il s’est réfracté dans les pratiques artistiques (théâtre, cinéma, arts visuels, musique) de l’art brésilien de la seconde moitié du XXe siècle et d’étudier quelles lectures en font des artistes brésiliens (Hélio Oiticica, Lygia Clark, Anna Maria Maiolino, Cildo Meireles etc.) au travers de stratégies de réappropriations et de déconstructions critiques.
  • L’étude de tactiques et de stratégies artistiques résistantes à partir des années 1960 jusqu’à aujourd’hui
On analysera comment l’art est redéfini par des pratiques sociales engagées, des communautés artistiques et des activismes politiques. La génération Tranca-Ruas (Génération Barricades) au Brésil ou les collectifs d’artistes qui se sont formés entre les années 1960 et 1980, tels que CADA (Colectivo de Acciones de Arte) au Chili ou Tucuman Arde en Argentine, mettent en place des stratégies artistiques qui s’inscrivent dans l’espace social et politique et qui ne trouvent ailleurs aucun équivalent en terme de démarches artistiques. Il s’agira d’examiner ces interventions artistiques et les textes théoriques ou manifestes qui les accompagnent, et d’interroger le sens et les limites de leur affiliation aux catégories historiographiques de « conceptualisme idéologique » ou de « conceptualisme politique » au regard d’une autre catégorie d’ « arte de guerrilha » forgée et utilisée, quant à elle, par les acteurs (artistes et critiques) de cette scène artistique.
Les œuvres sont aussi les vecteurs d’une mémoire partagée, des contributions à la construction d’une mémoire politique qui se donne dans des formes artistiques dont on analysera les opérations (collages d’archives, interventions clandestines dans la presse, montage de textes et d’images) pour montrer comment elles reconfigurent le champ de l’expérience esthétique et engagent la redéfinition d’un art politique. Ces travaux sont emblématiques de certains déplacements des pratiques artistiques en Amérique latine orientées vers l’action, la résistance à la répression politique et aux censures. On observera aussi quelles formes peuvent prendre des pratiques alternatives dans l’art d’aujourd’hui.
  • Le séminaire est articulé au colloque « Colombie 2017 : Identité, mémoire et représentations esthétiques en construction » (16-17 novembre 2017) et à l’exposition « Publications et livres d’artistes : une perspective brésilienne » organisée par Paulo Silveira et Laurence Corbel au Cabinet du livre d’artiste (novembre 2017-février 2018) dans le cadre du programme de recherche.
Chaque séance de séminaire se déroulera en deux temps : un temps consacré aux axes de réflexion qui sera suivie d’une présentation de travaux de recherches par des chercheur.e.s, des commissaires d’exposition et des artistes invité.e.s suivie d’une discussion.