Collection

« Métier de chercheur·e »

 

Être un chercheur reconnu ?       Écrire en sciences sociales

 

 

L’édition en SHS a largement sous-estimé la question du métier de chercheur. Plus volontiers disposés à présenter les résultats de leurs recherches qu’à parler d’eux-mêmes, les chercheurs capitalisent pourtant des ressources qui incitent à la réflexivité quant à leurs propres pratiques et même, au-delà, quant à leur place dans la cité. L’objectif ici poursuivi est de publier une série de petits ouvrages visant, sur plusieurs années, à explorer les diverses facettes du métier de chercheur en SHS. L’écriture doit laisser une large place aux témoignages des intéressés, afin de parier sur la réflexivité des chercheurs. Plus précisément, il s’agit d’entrecroiser des témoignages réflexifs et des analyses plus surplombantes, pour donner à voir la façon dont le métier est vécu, approprié, décliné.

Ce projet, né à la Maison des sciences de l’homme en Bretagne, s’est concrétisé en un séminaire transversal dont la première édition s’est tenue en décembre 2017 – janvier 2018 sous la forme de deux journées d’étude pluridisciplinaires consacrées à la question de la reconnaissance et de la légitimité des chercheurs. Ces premières journées ont débouché sur la publication du premier ouvrage de la série « Métier de chercheur·e », coéditée par la MSHB et les Presses universitaires de Rennes. 

Les porteurs du séminaire et de la collection d’ouvrages sont Christian Le Bart, professeur de science politique, à Sciences Po Rennes ; Marion Lemoine, chargée de recherche au CNRS, en droit international ; Matthieu Leprince, professeur d’économie à l’université de Bretagne occidentale ; et Florian Mazel, professeur d’histoire médiévale, à l’université Rennes 2. 

Être un chercheur reconnu ?

Jugement des pairs, regard des publics,
estime des proches

Cette publication est le premier ouvrage de la série « Métier de chercheur·e ».

Sous la direction de Marion Lemoine-Schonne, CNRS (laboratoire IODE - CNRS/Université de Rennes 1) et Matthieu Leprince, université de Bretagne occidentale (laboratoire AMURE - CNRS/UBO/IFREMER). Date de parution : le 24 octobre 2019.

Présentation de l’ouvrage

Couverture - Être un chercheur reconnu ?Qu’est-ce qu’un chercheur reconnu ? Quels sont les leviers et les formes de la reconnaissance en sciences humaines et sociales ? En interrogeant la condition du chercheur dans son singulier métier, qu’il soit rattaché à un organisme de recherche ou enseignant-chercheur, l’ouvrage combine de manière originale des témoignages et des analyses, invitant à la réflexivité dans un monde professionnel où la question de la reconnaissance est souvent ignorée.

Au-delà de la reconnaissance par les pairs, injonction est faite aujourd’hui aux chercheurs de « valoriser » leurs travaux, de « médiatiser » leurs résultats, au risque de brouiller les frontières qui définissent l’activité scientifique. Volontairement ou non, certains chercheurs se trouvent ainsi confrontés à des formes plurielles, et parfois concurrentes, de reconnaissance, émanant soit des médias et des publics non académiques (voire du « grand public »), soit des institutions intéressées à la recherche et à sa diffusion.

La diversité et l’imbrication des cercles de reconnaissance sont interrogées dans cet ouvrage, depuis l’espace quasi domestique du chercheur devant rendre compte à ses proches de son métier, jusqu’à l’espace public le plus large, celui qui vaut à certains la visibilité médiatique et le statut d’« intellectuel ». De l’histoire à la gestion, des études littéraires au droit, les ressorts des gratifications (y compris narcissiques) liées à la reconnaissance diffèrent entre chercheurs et entre disciplines, tout comme les coûts d’une reconnaissance parfois plus ambivalente qu’il n’y paraît.

Avec les contributions de :

Gauthier Aubert, Maryline Boizard, Patrick Boucheron, Fanny Bugnon, Jean-Max Colard, Marion Del Sol, Thomas Frinault, Camille Giraudon, Philippe Hamon, Jean-Claude Kaufmann, Christian Le Bart, Daniel Le Couédic, André Lespagnol, Sandrine Maljean-Dubois, Florian Mazel, Fabienne Pavis, Lionel Prigent, Tiphaine Rivière, Nicolas Thély, Mannaig Thomas, Mathias Waelli, Jodelle Zetlaoui-Léger

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Presses universitaires de Rennes

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Introduction (537 ko)

Table des matières (255 ko)

4e de couverture (26 ko)

Écrire en sciences sociales, écrire les sciences sociales

Le second ouvrage de la série « Métier de chercheur·e » à paraître en 2021 portera sur la question de l’écriture en sciences sociales.

En sciences humaines et sociales, toutes disciplines confondues, l’écriture est partie prenante du processus de production des connaissances. Et les chercheurs de ces disciplines passent en principe une grande partie de leur temps à écrire : articles, ouvrages, contributions à des colloques, recensions, mais aussi rapports d’expertise, évaluations, demandes de financement... Quel rapport entretiennent-ils avec cette activité si particulière ?  Comment écrivent-ils ?

Les imaginaires associés à l’écriture littéraire, celle-ci étant auréolée d’une sacralité particulière, ont-ils encore cours, doivent-ils encore avoir cours, dans un monde sans cesse renvoyé à l’idéal positiviste des sciences « exactes » ? Les injonctions à l’internationalisation et à la numérisation n’ont-elles pas pour effet, au terme d’une division du travail qui distingue définitivement la science de l’art et le vrai du beau, de renvoyer la figure artisanale de l’intellectuel tenté par l’écriture à un passé pré-scientifique ? Certaines disciplines ne vont-elles pas jusqu’à revendiquer comme étalon de scientificité la mise à distance des formes « littéraires » d’écriture du savoir ? Devenant « scientifique », l'écriture devient-elle pour autant toujours fonctionnelle, transitive, profane ? Les « auteurs » disparaissent-ils au profit de collectifs (co-écriture, co-signature...) ? Comment l'écriture savante s'est-elle imposée, avec ses codes, ses façons d'argumenter, de démontrer, de produire un matériau ? Comment la rigueur scientifique s'est-elle faite discours ?

Ce deuxième ouvrage est, comme le premier, le fruit de deux journées d’étude du cycle pluriannuel « Métier de chercheur·e » organisées par et à la MSHB, en partenariat avec le pôle doctoral de Rennes, les 1er et 15 mars 2019.

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Programme (302 ko)

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