Impacts de la recherche dans les SHS : études de cas en Bretagne
Si le caractère essentiel de la recherche dans les SHS est incontestable, la récente concentration sur les retours économiques liés aux avancées technologiques de la science appliquée a mené à une véritable désaffection du domaine. À l'échelon international comme national, on assiste à sa marginalisation, liée à ses spécificités (travaux plus individualistes, inadaptation aux analyses bibliométriques, perception confuse de son impact, etc.). Il devient dès lors essentiel de pouvoir faire la preuve de la « valeur ajoutée » de la recherche dans les SHS pour la société en général. Or, un tel objectif n'est pas sans susciter des questions qui demandent une approche véritablement scientifique. En effet, du côté des évaluateurs – fussent-ils des pairs - la prise en compte d'un nouveau critère suscite inévitablement des interrogations quant à la référence par rapport à laquelle comparer ce qui leur est proposé, et mène tout au moins à la nécessité de constituer des guides de « bonnes pratiques ». D'autre part, les travaux sur la dissémination du savoir (« knowledge dissemination ») montrent que la démonstration de l'impact social n'est pas une activité allant de soi, que les chercheurs sont parfois démunis quant à la façon de s'y prendre, et qu'une réflexion poussée sur les conditions dans lesquelles et les modalités grâce auxquelles l'impact peut avoir lieu est nécessaire. Le programme IMPRESHS est issu de la volonté de participer à l'élaboration de réponses à ces questions et besoins. Il se fonde sur la certitude que la démonstration de l'impact des SHS est non seulement une obligation qu'il s'agit d'anticiper, mais aussi la véritable clé de la remise des ces disciplines à la place qui leur est due. Il adopte la méthodologie d'analyse des « productive interactions », définie dans le cadre du programme SIAMPI (http://www.siampi.eu), qui dresse la carte des interactions d'un programme ou d'une unité de recherche et procède à une évaluation de son impact grâce à des interviews avec les parties prenantes (stakeholders). Pour la réalisation de la « carte des interactions », il cherchera, en outre, à adapter une méthode issue du traitement statistique des réseaux sociaux. Enfin, son objectif est d'approfondir le cadre global de conceptualisation par une esquisse de la typologie des impacts, et par une approche nouvelle de l'identification des « stakeholders ».