Valorisations sociales des SHS
Le projet VALOS SHS est né du constat de la faible participation des SHS dans les actions de valorisation de la recherche. Cette problématique s’ancre dans la lignée du rapport de 2010 du Conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales, stipulant que « les sciences humaines et sociales doivent aussi réfléchir à des modes de valorisation de la recherche publique qui leur soient propres » (Marie-Claude Maurel, 2010, p. 108). En effet, si les plateformes de transfert, les incubateurs, etc., sont des structures fédératrices souvent dédiées aux sciences dites « dures », l'observation montre que ces outils de valorisation et de transfert des connaissances et des méthodes scientifiques hors de l'institution universitaire sont très peu appropriés par les SHS. Notons que ces dernières ont des objectifs spécifiques qui ne sont pas nécessairement ceux de déposer des licences ou brevets, bien qu’on en trouve et qu’ils sont peu valorisés. De plus, les indicateurs d’efficacité comme les licences ou brevets permettent rarement de témoigner et de valoriser les travaux réalisés en SHS.
Les SHS ont également des préoccupations issues des faits de société alors que souvent les processus et les procédures de valorisation sont construits selon des perspectives et des objectifs scientifiques qui ne tiennent pas compte des problématiques et des positionnements des SHS (Rapport Adnot, 2006). Il faut également distinguer les différentes SHS entre elles : l’histoire n’a pas les mêmes objectifs que la sociologie par exemple. De plus, la légitimité de la recherche appliquée varie selon les disciplines : les sciences de la gestion ou la géographie ont parfois moins de difficulté à penser des relations partenariales avec les acteurs de la société civile que d’autres disciplines. Mais, afin de ne pas stigmatiser la faible implication des SHS dans les processus de transfert et de valorisation, entendus au sens large, il convient tant de déconstruire les discours particularisant les SHS comme des sciences « à part », que de s’attacher à décrire des projets de valorisation de résultats de recherche en SHS ayant abouti.
Plus encore, à l'heure où "l'innovation sociale" est fortement promue (Richez-Battesti et Vallade, 2012 ; Klein et Harrison, 2007), il paraît pertinent de s'interroger sur les différentes formes et actions de « valorisation sociale » des SHS qui ont été entreprises depuis 1950 au sein des universités en Bretagne, mais également en dehors d’elles, en partenariat avec des acteurs très divers. Le projet VALOS SHS se donne pour objectif d’identifier les diverses formes de valorisations sociales des SHS en Bretagne, historiques et contemporaines, en s’appuyant sur deux terrains principaux : le CRBC à l’UBO et le CERHIO et l’IREA à l’UBS, ainsi que leurs partenaires respectifs engagés dans les formes de valorisation. Ces types de valorisation seront mis en perspective avec ceux retenus par les institutions contemporaines dédiées à la valorisation : Technopoles et SATT Ouest valorisation.